Section I > Chapitre II > C. Attaques contre les autres populations civiles > Kasaï et Bandundu
7. Kasaï occidental
297. Les forces de l’AFDL/APR sont arrivées à Kananga le 12 avril 1997. Dans ce contexte l’Équipe Mapping a documenté les incidents allégués suivants :
- Le 6 juin 1997, des militaires de l’AFDL/APR ont tué neuf civils ainsi qu’un jeune militaire non combattant dans la ville de Tshimbulu, chef-lieu du district de la Lulua436.
- Le 22 juin 1997, à Kananga, des militaires de l’AFDL/APR ont soumis un nombre indéterminé de civils à des traitements cruels, inhumains et dégradants et commis de nombreux pillages et vols à main armée. Des religieuses de l’Ordre carmélite de Saint-Joseph figuraient au nombre des victimes.
- Entre juin 1997 et août 1998, le commandant militaire de la ville a fait régner la terreur à Kananga, laissant les forces de sécurité torturer les civils et piller leurs biens en toute impunité437.
8. Bandundu
298. En mai 1997, les deux villes principales de la province de Bandundu, Bandundu ville et Kikwit, sont tombées aux mains des troupes de l’AFDL/APR sans grande résistance. Dans un ultime effort pour arrêter la progression de l’AFDL/APR vers Kinshasa, l’état-major zaïrois a envoyé à Kenge, à environ 200 kilomètres de Kinshasa, des FAZ, des troupes de la DSP ainsi que des éléments de l’UNITA438, des ex-FAR et des mercenaires de diverses nationalités439. À leur arrivée à proximité de Kenge, le 4 mai, ces troupes se sont fait passer pour des éléments de l’AFDL/APR afin de tester la loyauté de la population envers le régime du Président Mobutu. Impatients de voir arriver l’AFDL, certains habitants de Kenge avaient déjà détruit des symboles de l’autorité étatique, qui avait fui par peur de l’arrivée des rebelles, et préparé des banderoles de bienvenue à l’intention des soldats de l’Alliance. Dans ce contexte l’Équipe Mapping a documenté les incidents allégués suivants :
- Le 4 mai 1997, des éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR ont exécuté sommairement un nombre indéterminé de civils considérés comme traîtres au niveau du village de Mangangu, à l’ouest de la ville de Kenge ainsi qu’à l’entrée de la ville440.
- Le 5 mai 1997, les éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR et de l’AFDL/APR se sont affrontés à l’arme lourde dans le centre ville de Kenge, tuant au moins 65 personnes dont des enfants. Pendant la bataille, le personnel sanitaire n’a pas été dûment protégé et 10 membres de la Croix-Rouge qui tentaient de porter secours aux blessés ont été tués. Un nombre indéterminé d’EAFGA, envoyés en première ligne par les militaires de l’AFDL/APR, auraient été tués par les orgues de Staline utilisés par les FAZ. Les combats ont également fait au moins 126 blessés parmi la population civile441.
- Au cours de leur retraite, des éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR ont exécuté au moins 30 civils à travers la ville. Certaines victimes ont été ligotées avant d’être exécutées. Les membres de l’Église kimbanguiste locale ont été particulièrement visés en raison de leur soutien affiché en faveur de l’AFDL. Les militaires des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR ont aussi violé un nombre indéterminé de femmes, notamment dans le quartier du pont Kwango442.
- partir du 6 mai et au cours des jours suivants, des éléments des FAZ/DSP/UNITA/ex-FAR en fuite vers Kinshasa ont tué plusieurs dizaines de civils, commis des viols et des pillages et incendié plusieurs maisons situées au bord de la route entre Kenge et Kinshasa. Des fosses communes sont toujours indiquées, notamment dans les villages de Moyen-ville, Tiabakweno, Ndjili, Mbinda et Mbinda Nseke.Au total, la bataille de Kenge a fait plus de 200 morts et plus d’une centaine de blessés parmi les civils. 443.
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